Vers la fin des années 1990, avec la propagation du néolibéralisme à travers l’Amérique latine, une multiplication des projets extractifs se fit sentir dans toute la région, propulsée par des prix élevés des métaux, de nouveaux procédés permettant l’extraction de ressources auparavant inaccessibles et des cadres d’investissement particulièrement favorables. Alors que le capitalisme exige toujours plus de ressources, l’exploitation à grande échelle du pétrole, du gaz, des cours d’eau ou des gisements miniers devint une cause centrale des violations des personnes, des collectivités et des peuples autochtones dans le monde, et ayant transformé et détérioré des écosystèmes, dans certains cas à des niveaux irréversibles.
Partout dans les Amériques, les mouvements sociaux commencèrent à dénoncer ces nouvelles formes de colonialisme qu’entraîne la mainmise des transnationales extractives sur les territoires. Les communautés affectées revendiquaient le respect de leur droit à l’autodétermination, y compris le droit de dire non à des projets qui viennent transformer radicalement leur vie et leur milieu sans qu’elles aient été consultées adéquatement. Les mégaprojets d’extraction ont été et demeurent hautement controversés et engendrent une recrudescence inquiétante de la militarisation, de la violence, de la criminalisation et la répression de la résistance. Les minières canadiennes, notamment, ont une présence importante dans la région. En effet, plus de la moitié des entreprises minières dans le monde sont domiciliées au Canada, un pays qui offrent des conditions politiques, juridiques, économiques et financières extrêmement avantageuses pour l’industrie.