Au lendemain de la crise de la dette de 1982 et des conflits armés en Amérique centrale, les gouvernements d’Amérique latine, certains lourdement endettés, se virent imposer des politiques d’ajustement structurel inspirées du modèle néolibéral par les institutions internationales dont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Encouragées par le lancement de l’Initiative pour les Amériques par les États-Unis, ces politiques entraînèrent des vagues de privatisation, de libéralisation économique par l’ouverture des marchés, de déréglementation et de réduction des impôts pour le secteur privé. Dans la poursuite d’une logique d’intégration économique internationale, la décennie 1990 vit la majorité des gouvernements des Amériques se montrer favorables aux accords de libre-échange proposés par les principales puissances économiques.
Les luttes contre la montée du néolibéralisme, les grands sommets et les accords de libre-échange et d’investissements furent menées par des groupes populaires, environnementaux et syndicaux à travers le continent. L’organisation des mouvements de résistance en opposition au modèle économique et aux projets d’intégration donna naissance au mouvement altermondialiste. Tant au Nord qu’au Sud, les voix de protestation se levèrent contre le recul des politiques sociales et l’augmentation des inégalités.
Le soulèvement zapatiste au Chiapas, dans le sud du Mexique, en réponse à l’entrée en vigueur de l’ALÉNA en 1994, ainsi que ses principes anticapitalistes et ses revendications d’autonomie furent une source d’inspiration emblématique pour les luttes qui se déclenchèrent par la suite. Au Québec, le Réseau de solidarité avec le Mexique fit un travail significatif de dénonciation des effets néfastes de l’ALÉNA et surtout, de la répression exercée par le gouvernement mexicain contre sa population, notamment lors du massacre d’ACTEAL en 1997 contre la communauté autonome Las Abejas.